Une belle rencontre avec une paire de boucles d'oreilles en bois de noyer
Voici l’histoire de la rencontre entre une charmante dame âgée et une paire de boucles d’oreilles en bois de noyer, qui m’a beaucoup touchée et qui a surtout réveillé en moi un souvenir. Un souvenir de quand j’étais art-thérapeute d’orientation psychanalytique en maison de retraite, et que les soignants, les enfants maternaient un peu trop les personnes âgées qui avaient 2 à 3 fois leur âge… Je me suis souvent (gentiment) battue pour leur intimité et pour faire entendre aux soignants et aux enfants que leur maman et leur papa étaient des individus à part entière, adultes, et surtout vivants. En séance d’art-thérapie, personne dans ma salle, car cela ne regarde que le patient et l’art-thérapeute…et encore…pas sûr que cela me regarde vraiment !
On rassurait du moins les familles avec bienveillance mais gardions pour nous les séances intimes et secrètes.
Boucles d'oreilles artisanales en bois de noyer : un souffle de bien-être ?
Ici, cette dame très âgée a littéralement flashé sur une paire de boucles d’oreilles en bois de noyer, et j’ai entendu la famille lui dire que non, il ne fallait pas les acheter, à quoi cela servait-il ? Sauf que ce n’est pas une question d’achat, mais bel et bien une question d’être vivant ou non.
D’avoir la possibilité d’être maître de soi à tout moment de la vie, même dans le handicap, même dans la maladie, même dans une fin de vie, et même si elle retournait à la maison de retraite juste après ce petit passage, ce petit bout de balade où elle a passé la porte de la galerie, et a littéralement eu un coup de coeur pour ce bois de noyer dont sont faites ces boucles d’oreille. Elle a affirmé très fort qu’on la laisse tranquille, et elle a fait affaire avec moi avec fermeté et détermination. Nous avons changé les attaches afin qu’elles soient plus facile à mettre pour elle et le tour était joué !
Entendons-nous bien, il n’y a aucun jugement, car chacun fait comme il peut, simplement un petit rappel sur le vivant !
Ces dames étaient absolument délicieuses et gentilles, mais il est important de rappeler que nos parents, même à 95 ans, restent des individus à part entière et parfois plein de vie, même dans la maladie (et même dégénérative).
Cela m’a aussi appris qu’un bijou n’est pas qu’un bijou ; c’est également une source de joie, de beauté, différenciation, d’affirmation, voire parfois, dans certains cas, une reprise de contrôle sur sa propre autonomie.