Porter un bois précieux d’exception ne devrait pas être un luxe. La Terre nous appartient à tous. 

Marie Wood

Bijoux Artisanaux en Bois Précieux

Vipassana – Sri Lanka

Table des matières

Retraite de méditation en silence Vipassana au Dassana center

Vipassana : Silence. Pas de tel. Pas de livres. Rien. Juste soi et les autres. 
 

Le premier jour, tu découvres ton lieu, tes hôtes et les moines pour les enseignements… Tu te dis  » whouaou « , une chambre rien que pour moi, un lieu d’une propreté sans pareille, des singes tout autour et des centaines d’oiseaux… Le deuxième jour, tu te dis que finalement, la pratique de Vipassana ce n’est pas bien compliqué, que c’est rythmé, relativement bien cadré, et que la journée silencieuse s’est plutôt bien passée… Et le soir même, tu hésites à remballer tes affaires et à foutre le camp ! Bref, je suis restée, et ça ne se raconte pas…Du moins pour l’intériorité de la pratique. Je vais tenter ici un peu comme un journal de vous raconter quelques bribes d’expériences.  Bonne lecture. 

Tout passe toujours : 

La veille, avant d’arriver au centre, je suis tombée…Juste parce que j’ai vu un martin pếcheur et que j’ai voulu immortaliser  le moment… Après deux jours de retraite sans téléphone, je peux vous assurer que la prochaine fois, ce moment sera juste pour moi : mes yeux et ma mémoire. Car débuter une retraite de méditation en silence avec un dos fracassé, ça rajoute de la difficulté au programme… 
Mais ça va passer… Tout passe… 
Mêmes les larmes sont passagères… Le chemin des gouttes va toujours des yeux jusqu’au sol, elles ne restent jamais figées sur un visage; elles se décrochent doucement pour atterrir par terre et s’évaporer. Les mouchoirs viennent estomper l’humidité des larmes et le temps fait dérougir le nez en moins de deux heures. N’ayez alors jamais peur de pleurer, de souffrir…car ça passe toujours… Ouvrez toujours votre coeur, prenez le risque de vous brûler et d’aimer, car la vie est sans cesse faite d’embûches…
Des vols planés où mes ailes ont touché les flammes, j’en ai eu des tas, j’en suis même un pas lâs ces derniers temps mais je sais que tout passe… 
C’est d’ailleurs souvent ceux qui ont osé vivre, et vécu tout un tas de choses qui sont les plus intéressantes.  » Heureux sont les fêlés car ils laissent passer la lumière  » 
 
 
Ma voisine : 
 
Ce matin, ma voisine en me voyant m’a décrochée son plus beau sourire. A priori, on a pas le droit de parler, mais elle en avait très envie et elle a dû voir à mon sourire que moi aussi.   » Where are you from ?  » me demande-t-elle. Et j’ai répondu en chuchotant :  » France « . Elle m’a ensuite dit :  » I am so happy to be with you in this méditation retreat « , avec le plus grand sourire de tous les temps et d’une sincérité qui m’a dévorée le coeur de bonheur. J’ai l’impression que cette femme, cette étrangère aux yeux tendres, est la femme qui a eu le plus envie de me voir de toute mon existence. L’amour est avant tout et surtout :  UNIVERSEL
 
 
Lundi, 5h du matin
 
Moment de grâce, la méditation permet d’écouter les sons. 
Le premier oiseau sonne l’alarme à 6h pétante. Les autres suivent en rafale et nous donnent une chorale. Un dernier au son de flûte est en retard, il vient donner du rythme à la symphonie. 
On entend légèrement plus loin le Muezzin chanter et lancer l’appel à la prière dans sa mosquée, ça donne de l’unicité. Un son humain. Deux salles, deux ambiances, unies par les oiseaux; la jungle est notre trait d’union. 
 
 
Respect animal : 
 

On a fait le ménage ensemble, en silence. Notre petite maison est certie d’un tour en béton pour pouvoir y faire des aller-retours en méditation. J’ai demandé à ma coéquipière de paix si elle voulait que je fasse le tour avec la serpillère, mais elle a vu une colonie de fourmies. Elle m’a dit qu’on ferait ça plus tard, pour ne pas les tuer. 

Je suis végétarienne à 100% depuis le Sri Lanka, introduire des animaux morts dans mon corps n’est plus envisageable. Fini l’empoisonnement. 

 

Truman-Show : 
 
On a l’air de polypocket, on nettoie notre petite maisonnette toutes les deux, on fait les gestes en silence. A la maison d’à côté, ils ramassent leurs feuilles. J’ai l’impression d’être observée par le ciel. Un peu comme dans un reality-show à la Truman Show. Vêtus tout de blanc, pour beaucoup on a l’air tout droit sortie d’un hospice psychiatrique, mais pour moi, on a juste l’air en paix, avec nos rituels et nos oiseaux. 
Mon rêve : attraper un écureuil et lui faire des bisous partout, pourtant, il faut le laisser nous narguer de sa mignonnerie. 
 
 

Ecrivain : 

Je me souviens d’une citation de Sylvain Tesson dans le livre  » Dans les forêts de Sibérie », à propos de la neige :  » Boire la neige à la mamelle du ciel  » Je ne sais pas pourquoi je raconte ça, mais en écrivant j’ai l’impression d’avoir absorbée son rythme. Son écriture d’hermite où il raconte journée après journée rien d’autre que du vécu vital. Suis-je une voleuse de style ? Peu importe, ça me fait plaisir d’écrire… Je suis bien loin de sa plume ingénieuse mais s’y entraîner un peu me fait du bien. 

Je m’en vais marcher et méditer sinon je me réfugie dans l’écriture en oubliant ce pour quoi je suis ici. Pourquoi déjà ? 

 

Le repos : 
 

Le repos est un salut au monde. Un salut à tout, au boulot, aux amis, à la famille… Le repos Vipassana, c’est être seule en présence des autres. Et, à eux seuls, les regards généreux et les sourires sincères croisés contribuent au repos de l’âme. Être en présence de bonté d’âmes multipliées par 17 (car nous sommes 17), vous remplit le cœur pour une année. C’est du carburant d’amour. Et si, lors de mon retour, mon chemin croise quelques vampires, je saurai les contourner en repensant à Vipassana, voir même à voir le bon qui est en eux. 

 

Instable ? 
 
 » L’instabilté est ma stabilité, et elle n’exclue pas les rituels qui permettent de vivre en société  » 
On m’a déjà dit que j’étais instable… et cela m’a beaucoup fait réfléchir. Mais on est tous instable dans certains domaines. Si le voyage et le mouvement est une instabilité, alors je veux bien continuer de l’être. Et je trouve mes stabilités dans bien des domaines. Hâte il est vrai de fixer mon attention désormais sur ce projet qui m’anime tant peut-être… La suite au prochain épisode 🙂 
 
 
Parole de Moine : 
 
 » People who go to the war without training will die, people who go with training will win  » Phrase pour moi du Moine lors d’un bilan de milieu de parcours.  Marie who comes here, will be not the same Marie than before, because of training !  »  Bon en gros, il faut s’entraîner, on a rien sans rien !
 
 
Se marrer : 
 
En ligne près à charger le bataillon, c’est finalement en lenteur que nous démarrons pas à pas notre marche méditative. 
Avant qu’ils n’arrivent sur la plateforme (un immense carré tout ouvert en hauteur sur la cime des arbres), je suis seule. Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours 15 minutes d’avance et je danse toute seule là-haut. Je les trouve trop sérieux. Alors je m’autorise des adages inventés comiques ou essentiels que je chante en chuchotant et ça donne : 
 
 » No more drama, just laughing things « 
 » Let’s the bads things go « 
 » If you want you me as a daughter, as a lover, as a friend, make me laugh and let me shine  » 
 » No more bad humans « 
 » No more drama, just laughing things  » 
Ma nouvelle chanson officielle. 
 
Je fais aussi  » c’est l’enfer de la mode, c’est vraiment super sympa… » pour ceux qui ont la ref. Et puis, les méditants arrivent et je redeviens sérieuse, même si je continus de rire toute seule intérieurement. 
 
 
 
L’homme qui ramassait des feuilles :
 
Il porte un bonnet couleur rouille, il est mince et grand comme son balais et il ramasse des tas de feuilles du matin au soir. Lorsqu’on arrive, le maître Bouddhiste nous reçoit avec un grand sourire et nous donne quelques instructions pour notre retraite en fonction de qui nous sommes et de notre avancée dans notre pratique méditative (novice, avancé etc). 
Je me demande bien ce qu’il lui a donné comme conseil :  » Tu ramasseras des feuilles, et tu nettoieras le centre gratos pendant dix jours !  » 
C’est mal je sais, mais dès que je le vois je ris. Il balais h24 des feuilles, du matin au soir… 
 
 
Jumanji : 
 
J’ai entendu le Tam Tam sonné à 2h00 cette nuit et j’ai vue que deux autres maisons s’étaient allumées. Si vous avez vu le film Jumanji, vous pourrez aisément imaginer le bruit sourd et puissant de notre Tam Tam. Ca rajoute de l’exotisme à l’expérience. Notre tam tam sonne pour chaque méditation, pour chaque lunch, chaque walking pass (marches méditative), c’est à dire tout le temps… 
Je me suis levée, j’ai lavé mes dents, et puis j’ai vu que j’étais toute seule, j’ai levé les yeux pour regarder l’horloge : 2h00… Je me suis demandée ce qu’ils avaient mis dans mon thé du soir pour que je sois aussi défoncée, puis je me suis remise au lit. 
J’ai loupé la méditation du matin de 5h, malgré que ma voisine aie tenté de me réveiller environ 3 fois en frappant à ma porte… 


La substance des choses :
 
Quand vous mangez, pensez à ce que vous mangez. La substance, la consistance, mais surtout à la gratitude : Qui a préparé ce repas ? Depuis quand ? De la graine jusqu’à votre bouche ? Profitez de ce repas et ayiez de la reconnaissance. Ce n’est pas être allumée ou sous champignons hallucinogènes, c’est juste être dans cette putain de réalité. Soyez dans la réalité. Le moine nous répète sans arrêt que les Hommes rêves en permanences. On pense toujours à un tas de choses, et surtout plein de choses totalement inventées par notre esprit. L’esprit divague sans cesse et souvent pour des choses négatives. Revenez toujours à là où vous êtes : si on divague ? revenons à ce que nous avons en face de nous : le repas, des gens autours, les sons, le toucher… 
 
On continue sur la substance des choses : 
 
Vipassana est selon moi le meilleur remède au monde pour se remettre des choses négatives, pour relativiser, pour comprendre et intégrer la résilience. Arrêter d’avoir des pensées négatives également. Tout est question de substance et de mise en mouvement. Prendre conscience de la substance de la pluie, de la substance de l’oiseau, ses petites plumes implantées unes à unes, son petit bec, la puissance de son gosier pour nous chanter si fort des chansons. Prendre conscience de la substance d’une feuille qui tombe quand trop de pluie l’écrase… Prendre conscience d’un pied qui marche du talon jusqu’aux orteils sur le sol, permet de revenir à la pure réalité des choses. 
Mais…vous avez beau me lire aujourd’hui, lire des livres, écoutez des méditations sur youtube…cette connaissance que vous tentez d’acquérir parfois, ne vaudra jamais autant que l’expérience. On en vient alors au mouvement, mettez votre corps en action, enclenchez des choses pour pratiquer AVEC quelqu’un pour vous guider même juste quelques minutes. Avec de véritables gens autour de vous. Et c’est bien pour ça que pendant une retraite Vipassana, les livres, la lecture, les téléphones, etc, sont totalement à proscrire. 
car c’est par l’expérience et la pratique, que vous pourrez un jour vous sentir bien tout court. Et pour beaucoup, il n’y a pas besoin de ça et c’est tant mieux, même si franchement, je le recommande à tous… Ce repos… 
 
 
 
Le miel et les abeilles:  
 
La curiosité. Je pensais être dans l’ombre, une petite biche introduite dans un environnement qu’elle ne connait pas mais transparente. Je pensais que chacun était bien concentré sur sa pratique et sa quiétude (ce qui devait bien entendu être le cas) et que j’étais tranquille, mais le dernier jour arrivant, je deviens la curiosité. Je me sens comme un pot de miel et à tour de rôle, toutes les petites abeilles arrivent autour pour me demander d’où je viens, ce que je fais ici, le tout agrémenter de sourires fondants à souhait. 
 
 » you are like a Barbie Doll  » ( tu ressembles à une poupée barbie) me disent-elles en coeur. Je ne me sens pas être une poupée barbie mais elles me trouvent belle et ça me donne des ailes. Aux yeux de qui sommes nous jolies finalement ? Si ce n’est soi-même. Elles me font me sentir belles et je leur dis comme je les trouve belles aussi…
Même un autre moine avec qui je n’avais pas parlé, vient avec son téléphone et me passe son ami Sri Lankais qui parle français et qui vit à Paris : et me voilà invitée à Dinner dans son restaurant parisien à Boulogne-billancourt. World connected.



C’est le départ : 
 
Ma voisine de chambre, celle au sourire divin, me regarde de ses grands yeux… on discute un moment et avec une tendresse de maman-chat, elle pose sa tête sur mon ventre et me dit que maintenant je peux l’appeler Maman, que dorénavant, elle a deux filles, la sienne et moi. Elle me dit aussi que dès le début, elle a senti en moi une âme pure et une connexion très forte entre elle et moi. Je ressens la même chose et lui retourne le compliment. Je suis invitée à rester chez elle plusieurs mois si je veux en Australie à melbourne, une sri lankaise qui vit en australie. 
 
 
 
S’autoriser à : 
 
Je vais m’autoriser à la croire, à croire que je suis une belle âme. Et même à le dire à voix haute. Aimer et être aimée en retour. Par qui ? Par moi d’abord, et ensuite les autres… 

Je continus mon voyage, ils m’emmènent, Dakuti ma nouvelle maman, ses amis et les enfants, à la station de bus la plus proche. Je file me reposer un peu, vipassana c’est intense. 
Sortir de la voiture, la quitter… et me rendre compte dans le bus qu’on quitte toujours des choses, des gens qu’on aime ; je prends conscience de ce que le moine me disait  » de ne jamais être trop attachée, d’aimer, humainement, profondément, mais de savoir que les choses viennent à nous et puis s’en vont… que la souffrance parfois est de toute façon tout à fait normal, et qu’il faut simplement accepter les choses comme elles sont… Je l’ai entendu des centaines de fois cette phrase, mais je viens seulement de l’intégrer ici, dans ce lieu magique avec ces gens magiques et la puissance de l’expérience : Vivez une expérience, c’est mon conseil final. 
 
Contraste : 
 
Hôtel avec piscine. Remplie de Russes, Espagnols, Français, musique de beauf…envie de fuir loin… Et puis se rappeler Vipassana; se laisser porter, se laisser saisir par les choses…Mais la violence du contraste entre le silence et le bruit de tout se révèle être comme un immense tsunami. Le lieu avait l’air tranquille pourtant. Deux Italiens qui croisent une femme et ce n’est plus des abeilles qui tournent autour du pot de miel mais deux frêlons que j’ai envie d’écraser (oui je sais, je dois encore m’entraîner un peu pour être en total paix ^^) mais je préfère être jolie pour les femmes du temple. Bref je change de lieu, l’instinct de fuite prend le dessus. Me voici dans une eco-lodge gérée par un espagnol, il veut faire Vipassana, je lui donne les coordonées du moine, il l’appelle… et le cercle de la vie peut continuer… 
 
 
J’arrive enfin à Sigiryia, tous les occupants sont français, je ne voulais pas les entendre et puis on passe un bon moment…retour à la réalité sociale, car c’est une priorité, savoir vivre en société, avec les autres, et se marrer !
 
Je vous aime. 
Marie. 
 
 
Un livre : 
Et si je finissais mon livre que j’ai commencé il y a 5 ans, lors de mon voyage en Iceland,  » entre Paris & l’iceland ?  » ^^
 
 
 
 
 
 
 
Vipassana retraite de méditation au Sri lanka